Le Site d’Importance Communautaire (SIC) couvre une superficie de 39 580 ha. Il vise à assurer la préservation durable des habitats naturels reconnus d’intérêt communautaire ainsi que les habitats abritant des espèces d’intérêt communautaire. En baie du Mont-Saint-Michel, il concerne 46 habitats et 23 espèces animales et végétales reconnus au niveau européen. Le SIC déborde sur la partie normande pour englober les falaises de Carolles – Champeaux et les dunes de Dragey.
La Zone de Protection Spéciale (ZPS) couvre une superficie de 47 736 ha. Elle vise à assurer la préservation durable de toutes les espèces d’oiseaux les plus menacées pour lesquelles des mesures spéciales de conservation doivent être prises afin d’en assurer la survie et la reproduction. En baie du Mont-Saint-Michel, elle concerne 68 espèces d’oiseaux reconnues au niveau européen, dont 25 au titre de l’annexe 1 de la directive « Oiseaux » et 43 en tant qu’espèces migratrices régulières visées par l’article 4.2 de la même directive. (source : Conservatoire du Littoral-document d’objectif Natura 2000)
L’étude dans le cadre de laquelle les cartes ont été réalisées (LE MAO P., PASCO P.-Y et PROVOST S., 2004. Évaluation de la ZPS de la baie du Mont Saint-Michel. Rapport final DIREN. 79 p.) se base sur une compilation de données existantes sur l’avifaune de la baie (fournies par le groupe ornithologique normand GONm, Bretagne Vivante, Beaufils 2002 et S. Provost de 1999 à 2001) ainsi que sur des suivis mensuels réalisés pendant l’hiver 2003-2004.
La baie du Mont-Saint-Michel est une zone humide d’intérêt international pour les oiseaux d’eau, comme site d’hivernage et de halte migratoire. Chaque année à la mi-janvier, ce sont ainsi entre 100 000 et 150 000 oiseaux qui y sont dénombrés, essentiellement des laridés et des limicoles dans une moindre mesure des anatidés.
La situation géographique de la baie, l’immensité de son estran et les zones de quiétude existantes en font un site privilégié pour ces espèces (pour les limicoles).
Du point de vue de la reproduction, la baie fait figure de site à capacité moindre, notamment dans la partie terrestre où l’état de conservation des habitats n’est pas toujours propice à l’installation des espèces.
De plus Tombelaine est classée, avec la Baie du Mont Saint Michel, comme ZPS (zone de protection spéciale), sur directive européenne, depuis janvier 1990, comme ZICO (zone d’importance communautaire pour la conservation des oiseaux) et comme site Ramsar(convention internationale visant à protéger les grandes zones humides) depuis 1995.
Les anatidés
La Baie du Mont-Saint-Michel accueille entre 10 000 et 20 000 oiseaux en hivernage. La ZPS constitue également une halte migratoire pour une nombre conséquent d’anatidés en transit, sans qu’il soit réellement possible de quantifier le phénomène.
Le rythme biologique est essentiellement dicté par l’alternance jour/nuit, l’estran constitue la zone de repos privilégiée et est occupé la journée. Depuis plusieurs hivers, il semble qu’on assiste à un changement des zones d’alimentation des bernaches. Celles-ci ont tendance à moins fréquenter les herbus de Vains, où la pression de pâturage a fortement augmenté ces dernières années.
Les limicoles
Le Baie accueille en hiver parmi les plus importants stationnements de limicoles en France : autour de 50 000 oiseaux, doit un peu moins de 10% des effectifs hivernant sur le littoral français. Les effectifs de plusieurs espèces de limicoles atteignent régulièrement les seuils d’importance internationale, que ce soit en hivernage ou en passage migratoire :
- Grand Gravelot (migration)
- Pluvier argenté (hivernage / migration)
- Bécasseau maubèche (hivernage)
- Bécasseau sanderling (migration)
- Bécasseau variable (hivernage / migration)
- Barge à queue noire (hivernage / migration)
Les oiseaux lorsqu’ils ont le choix de plusieurs habitats, sélectionnent préférentiellement et de manière statistiquement significative les zones à fortes densités de lanices. Mais l’expérience montre que des secteurs très fréquentés à une époque donnée peuvent être subitement abandonnés (Saint Jean le Thomas). La zone ouest de la Baie serait également abandonnée progressivement ces dernières années au moment des migrations pré-nuptiales. Le bouleversement que les polders ont connu dans le courant des années 1980, en lien avec l’évolution brutales des pratiques agricoles, s’est traduit par la disparition de l’hivernage de limicoles terrestres comme le Pluvier doré, le Vanneau Huppé. La Baie du Mont-Saint-Michel constituait jusqu’à cette époque la principale zone d’hivernage en France pour cette espèce.
![]() Cet oiseau est un hivernant, c’est à dire qu’il vient passer l’hiver dans la Baie du Mont-Saint-Michel. |
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Les autres espèces
La Baie constitue peut-être encore une zone de dispersion post-nuptiale d’intérêt international pour le puffin des Baléares, puisqu’elle a vu stationner jusqu’au début des années 2000 au moins 1% de la population totale de cette espèce actuellement très menacée au niveau mondial. Les secteurs fréquentés par le puffin des Baléares en migration sont situés principalement dans les espaces maritimes compris entre Cancale et Granville. Carte, sous forme de polygones, représentant les zones de la baie du Mont Saint-Michel fréquentées par le Puffin des Baléares (Puffinus mauretanicus) pendant la mue et le stationnement inter-nuptial. Cette espèce est inscrite à l’Annexe 1 de la directive Oiseaux. |
Les Laridés
Les laridés répondent à un rythme nycthéméral : ils passent la nuit sur les zones intertidales avant de se disperser en journée les longs des cours d’eau ou des prairies et cultures où ils trouvent leur alimentation. Les mouettes rieuses peuvent se concentrer par milliers sur les zones inondées des marais périphériques de la baie.
Sur Tombelaine, le GONm a référencé en 2005 ; 29 couples de goéland marin, 14 couples de goéland brun et 483 couples de goéland argenté. Cette prolifération du goéland argenté est désormais stoppée depuis la fermeture de la plupart des décharges d’ordures riveraines de la Baie qui lui procuraient une nourriture abondante toute l’année, et l’augmentation importante des goélands marins nicheurs sur l’îlot.
Bravo pour votre article sur ce site exceptionnel. Sans doute un de nos endroits préférés pour sa beauté et sa biodiversité. Et maintenant que le Mont retrouve son caractère encore plus maritime grâce à son nouveau pont-passerelle, c’est encore plus exceptionnel. Nature Corner.
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